jeudi 7 octobre 2010



bon ok, j'avais réussi à, enfin!, avoir une prescription pour voir un psychiatre et peut-être pouvoir avoir une médication adéquate. BEN NON CRISS! le département de psychiatrie me renvoie passer une évaluation au CLSC pis après ça, si je suis recommandé, je vais être attribué à un psychiatre. c'est vraiment compliqué et décourageant. j'ose même pas imaginer ce que ça peut être pour quelqu'un de plus affecté que moi. qu'on vienne encore me dire que le système de santé québécois est OH! tellement hot....d'la marde! va encore falloir que je m'obstine avec mon médecin de famille pour lui faire comprendre que oui j'ai besoin de voir un psy et d'une médication.

en rapport avec ça, je ne dors pas depuis des mois. en tout cas je dors très mal et par bouts de 30-40 minutes entrecoupés de 30-40 minutes réveillé à virailler dans mon lit. le médecin de l'urgence m'a prescrit des somnifères et au moins ça fonctionne sauf que mon sommeil est agité et pas vraiment réparateur. en plus, ces pillules là peuvent causer la dépendance alors j'essaie de ne pas les prendre tous les soirs mais je ne dors pas quand je ne les prend pas et il m'en reste juste 4 pis c'est pas renouvelable...et l'a je suis anxieuse parce que j'ai peur de ne pas dormir quand j'en aurai pus. je suis vraiment tanné de cette situation là. je suis en arrêt de travail pour me reposer mais je n'ai pas l'impression de me reposer, même si je fais rien de mes journées (ce qui n'est pas très vrai, j'ai toujours une liste longue de même de trucs à faire...). la tête ne m'arrête pas et c'est de ça dont je suis fatigué. et toute cette situation cause beaucoup de tensions dans notre couple. je ne compte plus les "chicane" et le stress que nous cause ma situation financière. mon chum voudrait que je retourne travailler le plus vite possible pour pas qu'on manque d'argent et ça me rend encore plus anxieuse. je ne suis pas prête, pas du tout. je viens mal juste d'y penser. et c'est le plus gros problème. c'est que je ne fais que ça, y penser. je pense juste au travail. je ne suis pas capable de me le sortir de la tête et ça me rend folle.

je me sens nul d'être faible comme ça, coupable d'être ce que je suis et malheureuse de ne pas être capable d'en parler avec ceux que j'aime. mes parents ne savent même pas que je suis en arrêt de travail, comme ils ne savent pas que je suis malade. pourquoi? probablement parce que j'ai peur de lire de la déception dans leurs yeux encore une fois et surtout que je doute qu'ils comprennent et enocre plus qu'ils l'acceptent. mon chum me reproche souvent de vivre dans le mensonge mais je crois que je préfère ça plutôt que de faire face. c'est loser, je sais, et je culpabilise pour ça aussi. je suis constamment en guerre avec moi-même. chaque jour ou presque, je commence la rédaction des lettres que je pourrais leur envoyer pour leur expliquer tout ça (ben oui, par écrit c'est plus facile qu'en face. ils vont me juger mais je le verrai pas) mais je ne passe jamais à l'acte. je ne les écrit jamais ces maudites lettres. parce qu'après, je vais devoir en parler avec eux. je ne suis pas assez stupide pour penser qu'une fois qu'ils vont être au courant, on va passer ça sous silence même si c'est ce que je voudrais. alors je les écis pas. je garde tout pour moi. ma haine, ma douleur, ma peine, ma peur. tout. je suis lâche et peureuse. et je ne vais pas bien même si ce n'est pas ce que je laisse voir. je suis convaincu que les gens autour de moi se dise "ben voyons, c'est de la bullshit, elle est ben correct" (oui, c'est ce que je vois dans vos yeux) mais non, je ne vais pas bien. mais ce n'est pas devant vous que ça parait, c'est quand je suis toute seule. c'est dans mes longues heures à fixer le mur ou le plafond sans rien faire mais pendant lesquelles le cerveaux ne m'arrête pas. c'est dans mes longues nuits sans sommeil pendant lesquelles je pleur en faisant attention de ne pas réveiller mon chum parce que je ne saurais pas quoi lui dire ni comment lui expliquer. lui expliquer quoi dailleurs? je ne le sais même pas moi-même. c'est dans ma tête que je ne vais pas bien. mais n'oubliez jamais que les borderlines sont d'excellents menteurs et qu'ils peuvent jouer la comédie comme personne. et ce n'est pas une qualité. c'est juste un moyen de protection. un moyen qui nous gâche un peu la vie parce qu'on garde tout en dedans au lieu de régler les problèmes. comme si en faisant comme s'ils n'existaient pas, ils allaient disparaître...ce serait magique mais c'est pas comme ça que ça marche.