
j'avais l'impression depuis quelque temps, quelques années, que j'allais bien, que j'allais beaucoup mieux et que j'avais repris le contrôle de ma vie. je me rends compte que c'est faux, faux archi faux. j'ai vécu des périodes très difficile il y a 6-7 ans. j'étais nouvellement gérante, nouvellement mono-parentale avec un enfant en très bas âge, nouvel appartement, nouvelle voiture etc. c'est à ce moment là aussi que j'ai vécu les relations les plus intenses mais aussi les plus difficiles de ma vie, autant amoureuses qu'amicales. c'était presque des relations fusionnelles. pas très saines et très conflictuelles. je sortais beaucoup, je fesais souvent garder le petit, je buvais, je fumais, je me couchais à des heures de fou. je vivais la vie d'une ado. je me suis accroché à des gens qui ne pouvaient pas me supporter, qui ne pouvaient pas m'aider. je me suis enlisé dans des relations malsaines et douloureuses. sans être parfaits, ces gens là n'ont pas voulu me faire du mal. ils ont juste voulu s'éloigner, souvent, et je me suis accrochée encore plus. pourquoi? je ne sais pas.
j'avais l'impression que ma vie allait beaucoup mieux avec mon retour à l'école et ma relation qui va très bien mais je me rends compte qu'en fait, c'est peut-être pire. j'ai abandonné. je me suis débarassé de beaucoup d'obligations dernièrement. en déménageant avec mon chum, je me libère de tout le fardeau que vivre seul était. je ne me libère pas juste financièrment. je me débarasse des multiples conflits avec mes parents en lien avec mon appart et comment je l'entretient, du pelletage, de la tondeuse etc. en laissant mon poste d'assistante-gérante, je me suis débarassé de beaucoup de responsabilités aussi. oui c'est pour me consacrer à mes études mais est-ce que c'est vraiment pour ça? une personne normal aurait été capable de conscilier les 2. moi j'ai diminué mes heures de travail et abandonné un poste qui engendre une baisse de salaire. je l'ai fait aussi il y a 4 ans quand j'ai abandonné le poste de gérante. je travail de moins en moins et je suis toujours aussi épuisé, de tout. mais le pire, c'est que j'ai abandonné mon fils. j'ai carrément laissé tombé. je dois me rendre à l'évidence. je l'ai fait pour l'aider, c'est vrai mais je l'ai aussi fait parce que je n'étais plus capable de m'en occuper. je me sens cruellement coupable de ne pas avoir la force d'être la mère que je devrais être pour lui. cruellement coupable d'être faible comme je le suis. quelle sorte de personne je suis pour l'avoir laissé tomber comme ça? quelle mère indigne je suis de ne pas être la mère dont il a besoin! j'ai le coeur déchiré mais je ne peux pas faire autreemnt. je n'en ai plus la force, ni mentale, ni physique.
le travail me pèse de plus en plus. juste sortir d'ici me pèse. avec mon chum ça va. mais sortir seule c'est comme affronter une bête trop grosse pour moi. j'ai l'impression de m'isoler de plus en plus avec le temps, ce qui est plutôt contradictoire avec ma phobie de la solitude. mais je l'entretiens cette solitude alors je serai la seule à blâmer. en même temps, cette solitude là est réconfortante parce qu'elle m'évite les déceptions. je vis dans une bulle aseptisée. et plus elle est aseptisée, plus je me sens en sécurité. si je pouvais quitter le travail, pas juste le subway, le travail en général, je le ferais. question de m'éviter le plus de contacts humains possible. je pourrais vivre heureuse juste avec lui. et c'est horrible de lui faire peser ça sur le dos.
le CLSC c'est jeudi et malgré tout ce que j'ai en-dedans ces temps-ci, je sais que je vais me fermer comme une huître. ce sera ça ou je vais éclater et ce ne sera pas beau.
y a des jours où je rêve d'être interner. rien à faire sauf me bercer et regarder dehors, me semble que des fois ça ferait du bien. tout oublier, se mettre à off, tout effacer. et ne plus avoir rien devant soi. ne plus s'inquièter, ne plus réfléchir. ne plus penser. ne plus souffrir. jamais.
je ne vais pas bien, finalement.