samedi 31 mai 2008

j'ai fait une gaffe.

je suis allé à St-lambert aujourd'hui, dans l'espoir de visiter une maison abandonné dont je me souvenais et qu'on m'avait dit être encore là. sois la maison n'est plus là, sois elle à été renipé au point que je ne l'ai pas reconnue parce que je ne l'ai pas trouvé. alors là, j'ai eu la brillante idée d'aller me promener dans la rue où mon grand-père avait son chalet dans le temps.

première erreur: ça tellement changé que je suis passé tout droit à l'endroit où je devais tourner. pas grave que je me dis, je vais passer par l'autre bout!

deuxième erreur: de ce côté là aussi ça a changé. je me suis donc trompé de rue et je ne reconnaissais rien. mon cousin m'a dit que ça avait changé beaucoup mais je me disais que ça ne pouvait pas avoir changé à ce point là. au bout de la rue, je m'essaye sur la suivante.

troisième erreur: ça A changé à ce point là! au bout de 4-5 maison, j'en ai reconnu une qui était là la dernière fois que je suis allé, y a 9-10 ans. je me suis dis "ok c'est pas loin d'ici".

quantrième erreur: j'ai reconnu la maison de mon oncle Alexandre qui était presque à l'autre bout de la rue sans jamais avoir vu le terrain de mon grand-père.

cinquième erreur: je me retourne au bout de la rue et je repasse une deuxième fois en me disant que c'est quelque part entre ces 2 terrains là, ceux que j'ai reconnu. je vais le trouver....

sixième erreur: je me retourne une deuxième fois et je repasse dans la rue. je cherche mes points de repères. le terrain sabloneux où le petit ruisseau couleur rouille coulait...pas de traces. la drôle de maison épeurante fait tout en hauteur....pas de trace. la grosse haie de cèdres en face de chez mon grand-père qui avait au moins 8-9 pieds de haut....pas de traces.

septième erreur: je me retourne une troisième fois au bout de la rue en roulant à environ 8 km/h pour être certaine de tout voir et de trouver mes repères. rien.

huitième erreur: je me retourne une quatrième fois, les yeux dans l'eau et le coeur qui bat la chamade. toujours rien.

neuvième, dixième, onzième, douzième et treizième erreurs: je repasse et repasse dans la rue, en larmes, incapable de trouver le foutu terrain malgré toute ma bonne volonté. je m'arrête devant chaque endroit que je pense être le bon. j'examine les arbres, le faussé, les clôtures, les cabanons, le bois en arrière pour tourver UN indice. rien, rien, rien.

tout les souvenirs que j'avais relier à cet endroit, et j'en avais tout un tas, ce sont envolé en fumé et je me suis senti comme si on m'avait enlevé une partie de ma vie. la plus belle: mon enfance avec mes grands-parents. je déteste l'homme qui a achetté le rêve de mon grand-père pour des peanuts et qui l'a massacré de cette façon. il y avait plusieurs énormes pins sur le terrain, disparus. le terrain était grand ( en fait c'était 2 terrains ) et le chalet était caché loin du chemin derrière les arbres. maintenant, toutes les maisons sont collé sur la rue et sont énormes alors les terrains ont l'air minuscules. tout à changé.

ça m'a au moins fait un peu de bien de passer devant la maison du père de mon oncle et de voir qu'à part la clôture, c'était comme dans mon souvenir. l'écurie, les granges, le camp en bois rond, la maison. tout était là.

en revenant, déçue et triste, je suis arrêté au casse-croûte, qui n'a pas beaucoup changé lui, et j'ai noyé ma peine dans un frite plein de ketchup et de sel, une orangeade et un pogo délicieux et très graisseux. et je me suis dit:

" quand les souvenirs éparpillés font pleurer la mémoire impuissante à recoller les morceaux disparus, vaut peut-être mieux oublier" ( je suis poète quand je suis triste )

mais je ne veux pas oublier, même si ça blesse, même si ça fait mal. j'aime pas les changements, j'aime pas l'évolution, le temps qui passe. j'ai jamais aimé ça. c'est peut-être pour ça que j'aime les endroits abandonnés? parce que ça les figent dans le temps et qu'ils ne changent plus. parce que les souvenirs et la mémoire qui y sont relié y seront toujours. y a juste la nature qui va changer autour. l'homme n'attache pas assez d'importance à ça. on veut occuper tout l'espace, ne rien laisser au hasard. bâtir, démolir, posséder. l'histoire d'une partie de ma famille et de ma vie n'existe plus aujourd'hui parce qu'un homme à couper des pins centenaires pour se bâtir une grosse cabane sur un terrain trop petit pour elle. j'ai eu l'occasion de l'acheter dans le temps, le terrain, et je ne l'ai pas fait. inutile de dire à quel point je le regrette maintenant.

en fait aujourd'hui tout ce que j'ai trouvé d'intéressant, c'est une borne fontaine au milieu d'un champ.



y a des jours comme ça où on devrait limiter les dégâts et rester à la maison.

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